Avant toute réforme, il faut une fondation claire. Le calendrier islamique ne peut être repensé sans répondre à cette question fondamentale : Sur quelle base établir un calendrier véritablement fidèle au message divin ?
Ni les opinions contemporaines, ni les héritages déformés ne peuvent tenir lieu de repère absolu. C’est à la source que nous devons revenir. C’est pourquoi j’ai décidé de reprendre tout depuis le début, en m’appuyant sur le Coran, les Livres révélés, l’histoire, et les lois naturelles qui gouvernent le ciel.
Le Coran m’y appelle clairement à travers plusieurs versets :
« فلا تطع الكافرين وجاهدهم به جهادا كبيرا »
Fa-lâ tuti‘i al-kâfirîna wa-jâhid-hum bihi jihâdan kabîran
« N’obéis donc pas aux mécréants, et mène contre eux avec ceci un grand combat. » (Sourate 25, Al-Furqân, verset 52)
« أفغير الله أبتغي حكمًا وهو الذي أنزل إليكم الكتاب مفصلًا »
Afa-ghayra Allâhi abtaghî hukman wa-huwa alladhî anzala ilaykumu al-kitâba mufassalan
« Chercherais-je un autre juge qu’Allah, alors que c’est Lui qui a fait descendre vers vous le Livre, pleinement détaillé ? » (Sourate 6, Al-An‘âm, verset 114)
« تلك آيات الله نتلوها عليك بالحق فبأي حديث بعد الله وآياته يؤمنون »
Tilka âyâtu Allâhi natlû-hâ ‘alayka bi-l-haqqi fa-bi-ayyi HADITHS ba‘da Allâhi wa-âyâtihi yu’minûn
« Telles sont les versets d’Allah que Nous te récitons en toute vérité. En quelle HADITHS croiront-ils donc après Allah et Ses versets ? » (Sourate 45, Al-Jâthiyah, verset 6)
« لا تبديل لكلمات الله »
Lâ tabdîla li-kalimâti Allâh
« Il n’y a pas de changement aux paroles d’Allah. » (Sourate 10, Yûnus, verset 64 et 65)
« ما ننسخ من آية أو ننسها نأت بخير منها أو مثلها »
Mâ nansakh min âyatin aw nunsi-hâ na’ti bi-khayrin minhâ aw mithlihâ
« Si Nous abrogeons un verset ou le faisons oublier, Nous en apportons un meilleur ou un semblable. » (Sourate 2, Al-Baqarah, verset 106)
Ce sont ces fondations révélées qui guident chacun de mes pas dans cette aventure.
En tant que chercheur engagé dans cette quête, j’ai compris très tôt qu’une réforme du calendrier islamique ne pouvait se faire sans retourner à la source originelle : le Livre d’Allah, le al Qur’ān, révélé en toute vérité, et dont nul ne peut altérer la parole.
Le Coran ne laisse aucun doute : le temps sacré a été établi au moment même de la création des cieux et de la terre, et il repose sur des repères cosmiques que sont la lune et le soleil. Cette structure céleste précède l’Histoire, précède les peuples, précède même les religions révélées.
« إن عدة الشهور عند الله اثنا عشر شهرًا في كتاب الله يوم خلق السماوات والأرض منها أربعة حرم ذلك الدين القيم فلا تظلموا فيهن أنفسكم »
Inna ‘iddata ash-shuhûri ‘inda Allâhi ithnâ ‘ashara shahran fî kitâbi Allâhi yawma khalaqa as-samâwâti wa al-ardha minhâ arba‘atun hurum
« Le nombre des mois, auprès d’Allah, est de douze mois [inscrit] dans le Livre d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés. Voilà la religion droite. »
(Sourate 9, At-Tawbah, verset 36)
En poursuivant mes recherches, j’ai été frappé par la clarté des versets qui établissent non seulement le rôle de la lune, mais aussi celui du soleil dans le calcul du temps.
« هو الذي جعل الشمس ضياءً والقمر نورًا وقدره منازل لتعلموا عدد السنين والحساب »
Huwa alladhî ja‘ala ash-shamsa diyâ’an wa al-qamara nûran wa qaddarahu manâzila li-ta‘lamû ‘adada as-sinîna wa al-hisâb
« C’est Lui qui a fait du soleil une clarté, de la lune une lumière, et qui en a déterminé les phases, afin que vous connaissiez le nombre des années et le calcul du temps. »
(Sourate 10, Yûnus, verset 5)
Puis, j’ai médité sur ce verset décisif, trop souvent ignoré :
« فالق الإصباح وجعل الليل سكنًا والشمس والقمر حسبانًا ذلك تقدير العزيز العليم »
Fâliqu al-isbâḥ wa-ja‘ala al-layla sakanan wa ash-shamsa wa al-qamara ḥusbânâ(n) dhâlika taqdîru al-‘azîzi al-‘alîm
« Il fait éclater l’aurore, Il a fait de la nuit une tranquillité, et du soleil et de la lune un moyen de calcul. Telle est la détermination du Puissant, de l’Omniscient. »
(Sourate 6, Al-An‘âm, verset 96)
➡️ Allah ﷻ m’enseigne ici que le soleil et la lune ne sont pas seulement des astres visibles, mais des instruments de mesure du temps sacrés. Le mot حسبانًا (ḥusbânan) signifie explicitement calcul rigoureux, comptabilité précise. Il ne s’agit donc pas seulement d’observer la lune, mais de calculer selon les deux astres, comme Allah l’a ordonné.
Ce verset m’a permis de réaliser que le calendrier exclusivement lunaire pratiqué aujourd’hui ne répond pas à cette exigence coranique. Car en mettant de côté le rôle solaire, on falsifie — sans le vouloir — la balance cosmique qu’Allah a établie pour nous guider.
Et c’est pourquoi, dans ma démarche, je refuse de me baser uniquement sur les héritages, les traditions ou les avis populaires, aussi enracinés soient-ils.
Je choisis de revenir à la Parole d’Allah, comme Il m’y invite :
« أفغير الله أبتغي حكمًا وهو الذي أنزل إليكم الكتاب مفصلًا »
Afa-ghayra Allâhi abtaghî ḥukman wa-huwa alladhî anzala ilaykumu al-kitâba mufassalan
« Chercherais-je un autre juge qu’Allah, alors que c’est Lui qui a fait descendre vers vous le Livre, pleinement détaillé ? »
(Sourate 6, Al-An‘âm, verset 114)
« تلك آيات الله نتلوها عليك بالحق فبأي 𝗛𝗔𝗗𝗜𝗧𝗛𝗦 بعد الله وآياته يؤمنون »
Tilka âyâtu Allâhi natlû-hâ ‘alayka bi-l-ḥaqqi fa-bi-ayyi 𝗛𝗔𝗗𝗜𝗧𝗛𝗦 ba‘da Allâhi wa-âyâtihi yu’minûn
« Telles sont les versets d’Allah que Nous te récitons en toute vérité. En quelle 𝗛𝗔𝗗𝗜𝗧𝗛𝗦 croiront-ils donc après Allah et Ses versets ? »
(Sourate 45, Al-Jâthiyah, verset 6)
« لا تبديل لكلمات الله »
Lâ tabdîla li-kalimâti Allâh
« Il n’y a pas de changement aux paroles d’Allah. »
(Sourate 10, Yûnus, verset 64–65)
« ما ننسخ من آية أو ننسها نأت بخير منها أو مثلها »
Mâ nansakh min âyatin aw nunsi-hâ na’ti bi-khayrin minhâ aw mithlihâ
« Si Nous abrogeons un verset ou le faisons oublier, Nous en apportons un meilleur ou un semblable. »
(Sourate 2, Al-Baqarah, verset 106)
➡️ Ce sont ces versets, et non les traditions humaines, qui guident ma recherche. Si Allah a dit que la lune ET le soleil servent au calcul du temps, alors tout calendrier qui ignore cette dualité est incomplet, voire erroné.
Dans mon cheminement vers un calendrier islamique authentique, je n’ai pas limité ma recherche au seul al-Kur’ân. J’ai également consulté les autres Livres Révélés mentionnés dans le Coran : la Torah, les Psaumes, et l’Évangile, non pas en tant que lois finales, mais comme témoignages historiques de la volonté divine sur le calcul du temps.
Car Allah ﷻ affirme clairement :
« ووقفينا على آثارهم بعيسى ابن مريم مصدقًا لما بين يديه من التوراة وآتيناه الإنجيل فيه هدى ونور ومصدقًا لما بين يديه من التوراة وهدى وموعظة للمتقين »
« Et Nous avons envoyé, sur leurs traces, Jésus fils de Marie, confirmant ce qui était avant lui dans la Torah. Et Nous lui avons donné l’Évangile, dans lequel se trouvent une guidée et une lumière, confirmant ce qui était avant lui dans la Torah. »
(Sourate 5, Al-Mâ’idah, verset 46)
Cela signifie que la cohérence entre les révélations successives est voulue par Allah, et que les traces du calendrier originel doivent également s’y retrouver.
📜 Dans la Torah (At-Tawrât)
Le calendrier juif originel est luni-solaire, fondé sur les cycles lunaires ajustés aux saisons solaires, à travers un mois intercalaire (nasi’). Cette intercalation servait à maintenir les fêtes religieuses — notamment Pessa’h (Pâque) — au printemps, comme exigé par Dieu dans la Torah :
« Observe le mois d’Abib (le printemps), et célèbre la Pâque pour Yahvé ton Dieu, car c’est au mois d’Abib que Yahvé ton Dieu t’a fait sortir d’Égypte pendant la nuit. »
(Deutéronome 16:1)
Ce verset impose que le mois du pèlerinage (Pessa’h) reste fixé au printemps, c’est-à-dire qu’il ne dérive pas dans les saisons comme c’est le cas avec un calendrier lunaire pur.
➡️ Voilà une preuve irréfutable que le calendrier divin des Banu Israël était réajusté par le soleil.
🎵 Dans les Psaumes (Az-Zabûr)
Le livre des Psaumes célèbre l’harmonie cosmique comme manifestation de la loi divine :
« Il a fait la lune pour marquer les temps ; le soleil connaît l’heure de son coucher. »
(Psaume 104:19)
Ici encore, la lune marque les mois, le soleil règle les jours et les saisons. L’ordre temporel est décrit comme un double repère céleste, conforme à ce que dit le Coran :
« Le soleil et la lune [sont soumis] à un calcul rigoureux. »
*(Sourate 55, Ar-Rahmân, v.5 : wa ash-shamsu wa al-qamaru bi-ḥusbân)
📖 Dans l’Évangile (al-Injîl)
Bien que l’Évangile n’ait pas conservé un système calendaire autonome (car Jésus n’est pas venu abroger la Torah mais l’accomplir), il est clair que le calendrier utilisé par les disciples et les communautés chrétiennes primitives était celui des Juifs de l’époque, c’est-à-dire luni-solaire avec intercalation.
Les Évangiles témoignent d’une observance précise des fêtes liées au calendrier :
« Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. [...] Or, pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain [...] »
(Matthieu 26:20–26)
→ Ce repas correspond à Pessa’h, célébré au quatorzième jour du mois de Nissan, mois fixé au printemps selon la Torah.
➡️ Cela prouve que les premiers croyants en Allah suivaient encore un calendrier ajusté aux cycles lunaires ET solaires.
📜 Le Livre d’Hénoch
Éthiopien Hénoch 1 (chapitre 72, versets 32–33)
Et le soleil et les étoiles rentrent dans les portails de l’occident, et reviennent à l’est selon un cycle de 364 jours. […] Tous les jours du soleil et du monde sont exactement 364 jours. Ainsi est le cours éternel du Soleil, parfait et déterminé.
🔤 Transcription (anglais/éthiopien) :
And the sun and stars return to the west gates, and rise again through the east… And all the days of the sun and the world are exactly 364 days.
🇫🇷 Traduction française :
Le nombre des jours de l’année est de 364 jours. Le Soleil suit un ordre parfait, et tous les jours sont comptés avec précision, en harmonie avec les saisons fixées par Dieu.
➡️ Le calendrier présenté dans Hénoch est solaire, fixe, et divinement ordonné. Aucun mois lunaire errant n’est mentionné. Ce modèle est compatible avec le Livre des Jubilés et avec le principe de Shabbât régulier évoqué dans Ézéchiel.
📜 Le Livre des Jubilés
Jubilés 6:36–38
Car il y aura ceux qui observeront la lune, et elle les trompera dans ses saisons, car elle s’avance trop ou recule trop dans son cycle. [...] Ils transgresseront l’ordre de l’année, ils altèreront les jours du pacte, ils oublieront les fêtes, et ils ne respecteront plus les Shabbâts selon l’ordre divin.
🔤 Transcription (anglais) :
There will be those who observe the moon, and she will deceive them. They will go wrong in their months and seasons… and forget the Sabbaths and the order of the years.
🇫🇷 Traduction française :
Ils observeront la lune, et elle les égarera. Ils violeront l’ordre de l’année, ne connaîtront plus les fêtes fixées, et les Shabbâts ne seront plus célébrés au jour juste.
➡️ Le texte rejette clairement l’idée d’un calendrier purement lunaire, dénonçant ses effets néfastes sur l’observance des fêtes et des Shabbâts. C’est une critique directe de ce que beaucoup pratiquent aujourd’hui.
📜 Le Livre d’Ézéchiel
Ézéchiel 46:1
כֹּה־אָמַר אֲדֹנָי יְהוִה שַׁעַר הֶחָצֵר הַפְּנִימִית הַפֹּנֶה קָדִים יִהְיֶה סָגוּר שֵׁשֶׁת יְמֵי הַמַּעֲשֶׂה וּבְיוֹם הַשַּׁבָּת יִפָּתֵחַ וּבְיוֹם הַחֹדֶשׁ יִפָּתֵחַ
🔤 Transcription phonétique (hébreu) :
Koh ’amar Adonai Yahweh: Sha’ar ha-ḥatser ha-p’nîmit ha-fonéh qâdim yih’yeh sâgûr shéshet yemé ha-ma‘aséh ûv-yôm ha-shabbât yippâteaḥ ûv-yôm ha-ḥodesh yippâteaḥ.
🇫🇷 Traduction française :
Ainsi parle le Seigneur Dieu : La porte du parvis intérieur, tournée vers l’orient, sera fermée pendant les six jours de travail ; mais elle sera ouverte le jour du Shabbât et aussi le jour de la Nouvelle Lune.
➡️ Ici, on distingue deux cycles : le Shabbât hebdomadaire et la Nouvelle Lune mensuelle. Ce texte montre une structure luni-solaire combinée, sans dépendance exclusive à la lune.
🧭 Conclusion intermédiaire : Une continuité révélée
🔹 Les Livres Révélés antérieurs au Coran s’accordent sur un ordre divin précis, dans lequel le soleil est la base du compte des jours et des saisons, tandis que la lune sert à marquer des points particuliers dans le mois (comme les nouvelles lunes).
🔹 L’idée d’un calendrier purement lunaire n’est ni coranique, ni biblique, mais une dérive tardive, dénoncée dans les Écritures et confirmée par l’histoire.
Tous les Livres Révélés — Torah, Zabûr, Injîl et al-Kur’ân — s’accordent à établir un ordre cosmique divin qui utilise la lune pour les mois et le soleil pour les saisons.
La réforme du calendrier islamique ne doit pas être vue comme une innovation, mais comme un retour aux fondements unifiés de la révélation.
C’est ce que confirme le Coran :
« Il vous a légiféré en matière de religion ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ce que Nous avons enjoint à Abraham, Moïse et Jésus : ‘Établissez la religion et n’en faites pas un sujet de division.’ »
(Sourate 42, Ash-Shûrâ, verset 13)
En poursuivant ma recherche, j’ai découvert que le calendrier lunaire hégirien, tel qu’il fut institué, a aboli la pratique du nasî’ (نسيء), ce système consistant à ajuster volontairement les mois ou les années lunaires pour les faire correspondre aux saisons solaires. Cette abolition est conforme à la condamnation claire de cette pratique dans le Coran, où le nasî’ est présenté comme une manipulation humaine interdite.
📜 Le Coran condamne formellement le nasî’
Sourate At-Tawbah (9:37)
إِنَّ عِدَّةَ الشُّهُورِ عِندَ اللَّهِ اثْنَا عَشَرَ شَهْرًا فِي كِتَابِ اللَّهِ يَوْمَ خَلَقَ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ مِنْهَا أَرْبَعَةٌ حُرُمٌ ۚ ذَٰلِكَ الدِّينُ الْقَيِّمُ ۚ فَلَا تَظْلِمُوا فِيهِنَّ أَنفُسَكُمْ ۚ وَقَاتِلُوا الْمُشْرِكِينَ كَافَّةً كَمَا يُقَاتِلُونَكُمْ كَافَّةً ۚ وَاعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ مَعَ الْمُتَّقِينَ
🔤 Transcription phonétique :
Inna ‘iddata ash-shuhûri ‘inda Allâhi ithnâ ‘ashara shahran fî kitâbi Allâhi yawma khalaqa as-samâwâti wa al-ardha minhâ arba‘atun hurum dhâlika ad-dînu al-qayyim falâ taẓlimû fîhinna anfusakum wa qâtilû al-mushrikîna kâffatan kamâ yuqâtilûnakum kâffatan wa‘lamû anna Allâha ma‘a al-muttaqîn.
🇫🇷 Traduction française :
Le nombre des mois, auprès d’Allah, est de douze mois [inscrit] dans le Livre d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés. Voilà la religion droite. Ne vous faites donc pas de tort dans ces mois. Et combattez les polythéistes tous ensemble, comme ils vous combattent tous ensemble. Sachez qu’Allah est avec les pieux.
➡️ Ce verset insiste sur l’importance d’un calendrier fixe de douze mois divins, dont la manipulation est interdite, sous peine de transgression grave. Le fait de reporter ou avancer les mois constitue une injustice contre soi-même et une altération du temps sacré.
📜 Le terme nasî’ explicitement dénoncé
Sourate At-Tawbah (9:37, suite)
وَمِنَ ٱلۡأَنۡسَآءِ مَا تَؤۡخَذُونَهُ نَفۡسٗا لِتُؤۡخِرُوا۟ ٱللَّهَ قَيۡلٗا بِٱلۡكَلِمَةِ ۚ إِنَّ ٱلَّذِينَ لَا يُؤۡمِنُونَ بِٱلۡأٓخِرَةِ يُخۡلِفُونَ ٱللَّهَ ۥ مَا ٱلۡمَوۡعِدَ
🔤 Transcription phonétique :
Wa mina al-ansâ’i mâ ta’khudhûnahû nafsan litu’khirû Allâha qaylan bil-kalmah. Inna alladhîna lâ yu’minûna bil-âkhirah yukhlifûna Allâha mâ al-maw’id.
🇫🇷 Traduction française :
Et parmi les reports, il y en a dont vous prenez la chose à cœur, pour retarder Allah par des paroles (mensongères). Ceux qui ne croient pas en l’au-delà rompent la promesse faite à Allah.
➡️ Ici, le Coran condamne ceux qui manipulent le calendrier pour retarder les mois au gré de leurs intérêts, montrant que cette pratique est une transgression contre le décret divin.
📜 Le Hadith du Prophète ﷺ contre le nasî’
Rapporté par Al-Bukhari et Muslim
« Le Messager d’Allah ﷺ a interdit la pratique du nasî’ (report des mois). »
Cette interdiction claire confirme que le Prophète ﷺ a refusé toute manipulation du calendrier lunaire, condamnant cette innovation venue des pratiques païennes antérieures à l’Islam.
📜 Contexte historique et mise en place du calendrier hégirien
Le calendrier hégirien que nous connaissons aujourd’hui a été instauré officiellement sous le califat du second calife, ‘Umar ibn al-Khattâb (r.a.), en l’an 17 de l’Hégire (639–640 apr. J.-C.). Cette décision visait à unifier les musulmans sous une même mesure temporelle pour organiser la vie sociale, politique et religieuse.
Avant cela, les Arabes utilisaient un calendrier lunaire avec des reports irréguliers et non codifiés, le nasî’, selon les besoins tribaux et politiques. Cette flexibilité causait de la confusion et allait à l’encontre des directives divines.
Al-Tabari (historien, IXe siècle) décrit dans ses chroniques que c’est ‘Umar qui, sur proposition d’un groupe de compagnons, choisit le moment de l’Hégire comme point de départ pour un calendrier lunaire unifié, abolissant ainsi la pratique du nasî’.
Cependant, ce calendrier lunaire pur n’intègre pas le cycle solaire, ce qui provoque un déplacement progressif des fêtes dans les saisons.
📜 Sources historiques sur le nasî’ avant l’Islam
Avant l’Islam, les tribus arabes pratiquaient le nasî’, comme le rapporte l’historien Ibn Khaldun (14e siècle) :
« Les Arabes préislamiques retardaient ou avançaient certains mois pour des raisons politiques ou économiques, afin de ne pas combattre pendant la saison du pèlerinage ou pour d’autres intérêts. »
Cette pratique fut fermement dénoncée dans le Coran et interdite par le Prophète ﷺ.
Synthèse
Le calendrier lunaire hégirien s’appuie juridiquement sur :
Le Coran, qui fixe le nombre de mois lunaires à 12, la sacralité de certains mois, et interdit leur altération ;
Les hadiths, qui établissent la pratique de l’observation lunaire et l’abolition du nasî’ ;
La tradition islamique post-prophétique qui confirme la fixation des rites sur un cycle lunaire strict ;
Les revendications d’une cohérence religieuse basée sur ces textes pour la régulation des temps rituels.
📜 Réflexion finale
Pour moi, ces sources montrent que :
Le nasî’ (report des mois) est souvent mal compris. Il ne s’agit pas simplement d’une manipulation humaine interdite, mais d’un mécanisme lié à l’ajustement du temps lunaire avec les saisons solaires, dont la compréhension réelle semble perdue ou déformée.
Le calendrier hégirien lunaire pur, en l’abolissant, a voulu fixer un cycle strictement lunaire sans reports, mais cette abolition me paraît incomplète ou erronée.
En ignorant le rôle du cycle solaire, ce calendrier produit un décalage saisonnier qui me semble incompatible avec les indications claires des Livres révélés.
⚠️ Mais quelque chose ici cloche. Au point 3, j’ai constaté que le calendrier de l’Islam, selon tous les Livres révélés (Livre des Jubilés, Livre d’Hénoch, Livre d’Ézéchiel, et le Coran), est luni-solaire. Cette contradiction entre la pratique actuelle et les sources originelles m’interpelle profondément.
De plus, il est extrêmement grave de souligner que le calendrier lunaire pur hégirien est post-prophétique et post-scripturaire. Cela signifie qu’il a été mis en place après la révélation coranique et la période du Prophète Muhammad ﷺ, sans fondement direct dans les Livres sacrés, ce qui remet en question sa légitimité spirituelle et scripturaire.
Par ailleurs, si, avec l’intercalation, Allah a demandé de respecter les mois sacrés, de « ne pas rendre profané ce qui est sacré » (Sourate 9, verset 37), alors je me demande : comment un calendrier lunaire détaché des saisons pourrait-il réellement respecter cet impératif sacré ?
C’est ici que débute pour moi l’analyse rigoureuse de ce qui est erroné ou mal compris dans l’application du calendrier hégirien actuel. Cette étape est essentielle pour que je puisse avancer vers une réforme qui respecte véritablement le message divin.
❓Une contradiction apparente : le Qur’ān parle-t-il d’un calendrier lunisolaire ou lunaire ?
Dès le début de mon étude, un paradoxe s’est imposé à moi : le Qur’ān évoque clairement la régularité saisonnière, la sacralité fixe de certains mois, et le respect d’un ordre cosmique, or le calendrier hégirien lunaire pur s’en détache totalement.
Prenons le verset central sur le temps sacré :
« إِنَّ عِدَّةَ الشُّهُورِ عِندَ اللَّهِ اثْنَا عَشَرَ شَهْرًا فِي كِتَابِ اللَّهِ »
Inna ‘iddata ash-shuhûri ‘inda Allâhi ithnâ ‘ashara shahran fî kitâbi Allâh
"Le nombre des mois, auprès d’Allah, est de douze mois dans le Livre d’Allah."
(Sourate 9, At-Tawbah, verset 36)
Ce verset semble neutre, mais il est précisé ailleurs que les mois sacrés ne doivent ni être avancés ni repoussés :
« إِنَّمَا النَّسِيءُ زِيَادَةٌ فِي الْكُفْرِ [...] يُحِلُّونَهُ عَامًا وَيُحَرِّمُونَهُ عَامًا لِيُوَاطِئُوا عِدَّةَ مَا حَرَّمَ اللَّهُ »
Innamâ an-nasî’u ziyâdatun fî al-kufr [...] yuhillûnahu ‘âman wa-yuharrimûnahu ‘âman li-yuwâṭi’û ‘iddata mâ ḥarrama Allâh
"Le nasīʾ n’est qu’un ajout à la mécréance... Ils le rendent licite une année et illicite une autre afin de faire concorder (le nombre de mois) que Dieu a rendu sacrés."
(Sourate 9, At-Tawbah, verset 37)
💥 Mais voici le cœur du problème : comment un calendrier strictement lunaire, qui dérive de 10 à 11 jours par an par rapport à l’année solaire, peut-il maintenir les mois sacrés à des saisons fixes — comme le demande ce verset ?
📛 Le paradoxe du nasī’ : une abolition mal comprise
Le nasī’, dans la tradition préislamique, était une intercalation saisonnière : on ajoutait un mois tous les 2 ou 3 ans pour réaligner les mois lunaires avec les saisons solaires.
Le Qur’ān condamne l’usage tribal et politique du nasī’ manipulé à des fins de guerre ou de commerce, pas l’intercalation astronomique elle-même, qui visait à préserver la sacralité saisonnière des mois saints (notamment Dhou al-Hijjah pour le Hajj).
🔎 Réflexion cruciale :
Si Allah nous dit de ne pas profaner les mois sacrés, comment accepter un calendrier qui les fait glisser de saison en saison, rendant parfois le Hajj en plein hiver, parfois en été ?
⚖️ Conséquence : un calendrier lunaire... post-prophétique
De nombreux éléments indiquent que le calendrier lunaire hégirien, tel qu’on le connaît, a été formalisé après la mort du Prophète ﷺ, et surtout après la clôture de la Révélation :
Le nom même de « calendrier hégirien » vient de ‘Umar ibn al-Khaṭṭāb, qui en établit le point de départ à la Hijrah du Prophète.
Il n'existe aucune trace d’un calendrier codifié par le Prophète ﷺ lui-même en ces termes.
C’est une construction administrative, post-révélation, fixée hors du texte coranique, ce qui est extrêmement grave d’un point de vue scripturaire.
👉 Aucun verset du Qur’ān, aucun ḥadith authentique n’établit ce calendrier comme norme divine.
Nous sommes donc face à une vérité brutale : le calendrier que suivent aujourd’hui plus d’un milliard de musulmans n’a jamais été révélé. Il a été fabriqué après-coup, dans un contexte humain, politique, utilitaire. Un simple outil de datation administrative est devenu le référent sacré de tout l’islam.
Et si Allah nous ordonne dans le Qur’ān de ne pas profaner les mois sacrés (sourate 9, verset 37), alors comment justifier un système qui les fait glisser d’une saison à l’autre, au mépris de toute stabilité cosmique ?
🧨 C’est un renversement théologique majeur : on a remplacé l’ordre divin – fondé sur des cycles fixes, solaires et lunaires – par une construction lunaire pure, instable, incapable de préserver la sacralité saisonnière exigée par les Écritures.
🧭 Réflexion importante : Si l’objectif est de préserver la sacralité des mois interdits, alors un calendrier qui les fait glisser à travers les saisons — comme le fait le calendrier lunaire pur — ne les respecte pas non plus.
Le paradoxe est là : l’intercalation a été interdite parce qu’elle était manipulée, mais sans elle, les mois sacrés deviennent mobiles et perdent leur ancrage cosmique. On célèbre parfois le Hajj en plein été, parfois en hiver, brisant toute constance.
🔎 Réflexion critique : Est-il cohérent d’interdire une pratique détournée à des fins mondaines, pour ensuite adopter un système (le lunaire pur) qui détourne lui aussi le calendrier de sa vocation sacrée — mais par inertie, tradition ou omission ?
🚨 Conclusion de cette contradiction
Quelque chose cloche profondément : le Qur’ān décrit un temps sacré stable, synchronisé avec les mois et les saisons, comme dans les anciens Livres révélés (Jubilés, Hénoch, Ézéchiel).
Et pourtant, l’Islam pratique aujourd’hui un calendrier lunaire pur, post-révélation, qui ne respecte plus cette structure.
🧭 Il faut donc reprendre l’enquête à la racine : quel calendrier Allah a-t-Il réellement voulu pour Sa communauté ?
Je ne peux pas croire qu’il y ait contradiction dans le Livre d’Allah. C’est un principe fondamental de ma foi. Le Qur’ān lui-même le proclame avec force :
« أَفَلَا يَتَدَبَّرُونَ الْقُرْآنَ ۚ وَلَوْ كَانَ مِنْ عِندِ غَيْرِ اللَّهِ لَوَجَدُوا فِيهِ اخْتِلَافًا كَثِيرًا »
Afalâ yatadabbarûna al-Qur’âna? Wa-law kâna min ‘indi ghayri Allâhi la-wajadû fîhi ikhtilâfan kathîran
"Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions !"
(Sourate 4, An-Nisā’, verset 82)
Or, ce que je constate aujourd’hui me met face à une apparente contradiction : le Qur’ān, à la lumière de ses versets et en harmonie avec les Livres révélés qui l’ont précédé (Jubilés, Hénoch, Ézéchiel), décrit un calendrier structuré, céleste, à la fois solaire et lunaire, fondé sur un ordre saisonnier cohérent.
Pourtant, le calendrier qui régit actuellement les rites islamiques est un calendrier lunaire pur, sans lien avec les saisons, et surtout post-révélation. Il ne permet ni de maintenir les mois sacrés dans leur ordre saisonnier, ni de répondre à l’exigence coranique de ne pas les profaner.
👉 Alors d’où vient cette contradiction ?
Elle ne vient pas du Livre. Elle vient de ce que l’on a fait du Livre. On a construit un système qui, au lieu de suivre la révélation, s’est écarté d’elle, au point de créer un calendrier post-prophétique, déconnecté de la structure céleste décrite par Allah.
Je dois le dire avec clarté :
Le calendrier lunaire actuel, instauré après la mort du Prophète ﷺ, est une construction humaine. Il ne découle pas directement du Qur’ān, et encore moins des Livres sacrés antérieurs.
Et cela se voit. Car le calendrier lunaire actuel n’a apporté que désordre, chaos et divisions visibles :
· Des fêtes célébrées à des jours différents selon les pays, les villes, voire les quartiers ;
· Des mois sacrés déconnectés de tout ordre saisonnier ;
· Une confusion perpétuelle sur le début et la fin du jeûne, du Hajj, de l’année ;
· Des querelles d’observation de lune qui se répètent chaque année.
❌ Or, ce désordre ne peut provenir de l’Ordre d’Allah, Lui qui est Al-Ḥakīm (le Sage) et Al-Munazzim (Celui qui établit l’équilibre et l’organisation dans Sa création).
📌 Allah n’a pas révélé un calendrier arbitraire. Il a révélé un temps sacré aligné sur la création, un temps céleste, structuré, équilibré. Et Il m’a demandé de m’y soumettre.
« فَلَا أُقْسِمُ بِمَوَاقِعِ النُّجُومِ – وَإِنَّهُ لَقَسَمٌ لَّوْ تَعْلَمُونَ عَظِيمٌ »
Fa-lâ uqsimu bi-mawâqi‘i an-nujûm – Wa-innahu la-qasamun law ta‘lamûna ‘azîm
"Non ! Je jure par les positions des étoiles – Et c’est vraiment un serment solennel, si vous saviez."
(Sourate 56, Al-Wāqiʿah, versets 75-76)
🔍 Si Allah jure par l’ordre céleste, alors comment puis-je suivre un calendrier qui ignore cet ordre, et fait glisser les mois sacrés à travers les saisons au mépris du respect que le Qur’ān leur accorde ?
Je dois donc retourner au Qur’ān, dépouillé de tout prisme historique, de toute tradition fallacieuse, de tout héritage douteux. Revenir au Livre nu, brut, immaculé. Allah, dans Sa perfection absolue, n’a pas révélé un calendrier incohérent, fluctuant, instable ou source de discorde. Il a révélé un temps sacré — un temps ordonné, céleste, et universel — miroir du Tawḥîd.
Un temps qui ne vacille pas au gré des intérêts politiques, des querelles de visibilité, ou des fatwas humaines. Un temps qui reflète la sagesse d’Al-Ḥakīm, l’équilibre d’Ar-Raḥmān, et la rigueur d’Al-Ḥaqq. Un temps ferme comme les étoiles, clair comme la lune, régulier comme le soleil, juste comme la balance cosmique que le Créateur a établie pour régir Son Univers.
❌ Ce calendrier lunaire, diviseur, bancal, humain, n’est pas le calendrier d’Allah.
✅ Le véritable calendrier est divin, stable, immuable, réconciliateur.
Aujourd’hui, le défi est plus qu’un projet intellectuel. C’est un devoir spirituel, une lutte sacrée : déchirer les voiles du faux, et ressusciter le temps d’Allah. Car tant que nous suivrons un temps erroné, nous serons dans une adoration erronée.
🧭 Et si nous voulons revenir à la voie droite, il faut commencer par cela : remettre le temps à sa juste place.
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Dernière mise à jour : 03 Chahr Ramadan 1417 - 26 septembre 2025